SÉOUL

La capitale de la Corée du Sud apparaît comme une figure déconcertante. De la douceur de ses matins à l'agitation de ses nuits, elle s'éveille crescendo au fil des heures qui s'écoulent. Oubliant parfois dans son sillage les vestiges de son passé, pour devenir une des mégalopoles les plus importantes du monde, abîmée par les bombardements durant l'occupation japonaise, la ville a pourtant ressuscité de ses cendres. En 50 ans, elle a connu un véritable boom économique qui ne cesse de hisser cette ancienne capitale de la dynastie Joseon toujours plus haut.

Aujourd'hui, elle poursuit sa longue histoire, entre 2 000 ans de traditions et un essor vers la modernité. Au milieu des gratte-ciel flambant neufs, palais, temples et « hanok » vous berceront dans les murmures du passé. Perdez-vous dans les étroites ruelles de Bukchon et arrêtez-vous dans une maison traditionnelle, pour vous installer sur un tatami et observer le gong fu. Bien plus qu'une cérémonie du thé, c'est toute une culture que ces effluves transportent, celle des principes taoïstes.

Séoul est une ville tout en relief, aux allées parfois déstructurées, à l'ombre des tours qui quadrillent l'horizon. Dans cette effervescence urbaine, il faut s'attarder dans ces palais d'une douce beauté, ou dans le Huwon, jardin secret où la famille royale venait pour se reposer, écrire des poèmes ou simplement écouter le chuchotement du vent dans les arbres. Il faut se rappeler qu'une partie du passé de Séoul se trouve enfouie dans ses terres, comme au sein du quartier huppé de Gangnam, où reposent à tout jamais le roi Seongjong et sa reine.

Vous en arriveriez presque à oublier qu'à une poignée de kilomètres, deux armées ont donné vie à une ligne infranchissable de 248 km qui tiennent en trois lettres, DMZ – pour demilitarized zone, « zone démilitarisée » – et rappellent que Séoul reste une ville aux mille contrastes. Et aux mille saveurs aussi : goûtez au kimbap, ces bouchées de riz et de poisson enroulées dans une feuille d'algue, ou au bulgogi, le barbecue coréen. Dégustez avec modération un verre de soju, l'alcool de riz local, ou laissez-vous entraîner à savourer des mets parfois surprenants, comme le poulpe vivant.

Enfin, vous pouvez y venir au printemps pour voir les arbres en fleur, et à l'automne pour admirer ses jardins se recouvrir d'une palette de camaïeu de brun. Séoul pourrait se dessiner sous les traits d'un jardin bigarré, miroir du passé et reflet de son futur.